L’influence des réseaux d’universités d’élites américaines sur l’accès au capital-risque en Afrique

How elite American university networks affect access to venture capital in Africa

par Milain Fayulu 20 Août 2023
La Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge aux Etats-Unis est classé numéro un dans le classement 2023 de QS World University Ranking avec un score de 100/100

En 2021, 80 % des investissements en capital-risque en provenance des États-Unis sur le continent africain étaient concentrés dans seulement quatre pays : le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte. Pourtant, collectivement, ces pays ne représentent que 32 % de la population du continent et 50 % de son produit intérieur brut (PIB). Pourquoi les flux de capital-risque vers l’Afrique sont-ils massivement concentrés dans ces quatre pays ?

Peu d’industries illustrent autant l’importance des réseaux que l’industrie du capital-risque. Malgré son apparente sophistication, le monde du capital-risque fonctionne sur le principe simple du capital social, qui découle des réseaux sociaux de professionnels, d’experts et d’autres investisseurs en capital-risque auxquels les investisseurs sont intégrés. Comme les investissements entremêlent les réseaux sociaux, ils ont tendance à privilégier les destinations les plus connectées. Les destinations moins intégrées souffrent d’un manque de réputation, ce qui se traduit par une perception plus élevée du risque. Cela crée un mécanisme qui s’auto-perpétue, aboutissant finalement à une situation de monopole des flux de capitaux. L’étude du capital-risque en Afrique offre un aperçu fascinant de ce capitalisme de réseau. Sur un continent qui compte peu de marchés de capitaux matures, des taux d’intérêt prohibitifs pour les petites et moyennes entreprises (PME) et une forte dépendance à l’aide étrangère, la classe d’actifs relativement nouvelle qu’est le capital-risque est appelée à faire évoluer l’écosystème financier.

Mes recherches montrent que l’accès des Africains aux universités américaines d’élite favorise l’accès au capital-risque. Cela s’explique par le fait que les allocations de capital-risque sont largement basées sur les réseaux de compétences formés dans les universités d’élite. Sur le continent africain, quelques pays pionniers ont institutionnalisé les avantages du réseau en a) augmentant le flux de co-nationaux vers ces écoles ; et b) en recentrant la construction du réseau et le contenu culturel sur leur propre pays pendant leur séjour sur le campus. Mes recherches démontrent que les fonds de capital-risque prennent leurs décisions d’investissement principalement en fonction de leur familiarité (réseaux existants) et qu’ils ont une forte préférence pour les pays africains dotés d’un réseau d’élite conséquent en tant que destinations d’investissement.

Tableau 1: Étudiants Africains dans les Universités d’Élites Américaines (2015-2020)

Note : calculs de l’auteur dérivé d’informations disponible publiquement sur les sites des 20 meilleurs universités américaines selon US News World Report

Passer du macro au micro

Traditionnellement, lorsqu’ils étudient les déterminants des investissements en capital-risque en Afrique, les chercheurs se concentrent sur le rôle des facteurs nationaux. Dans certains cas, ils mettent en avant des facteurs tels que les normes comptables, la liberté d’entreprise, la fiscalité et l’efficacité judiciaire. D’autres soulignent l’infrastructure numérique, les exportations de haute technologie, la couverture Internet et la taille du marché. D’autres encore mettent en avant le rôle des marchés publics et de la capitalisation. Cependant, une abondante littérature soutient que le rôle des réseaux est un facteur déterminant pour les résultats des agents économiques. Cependant, trop peu d’attention a été accordée à la compréhension du rôle des relations interpersonnelles et son impact sur l’investissement en Afrique. S’appuyant sur cette idée, j’explore le capital social des fondateurs de startups africaines et la manière dont il influence les capacités opérationnelles, les normes et les valeurs.

Une théorie des réseaux d’élite pour les investissements en capital-risque

Le nombre de diplômés africains des universités d’élite a augmenté au fil des années, tout comme leurs interactions avec les étudiants américains. Il est important d’examiner comment les interactions entre les deux groupes façonnent les modèles d’investissement. Je soutiens que les effets de réseau tendent à créer des résultats monopolistiques. L’appareil institutionnel de l’élite américaine a une longue tradition de sélection des 1 % des Américains les plus riches, perpétuant ainsi les inégalités. On connaît moins l’impact de cette concentration de l’éducation de l’élite américaine sur la création et la distribution de la richesse dans d’autres pays. Pour mieux comprendre, il faut savoir que la plupart des meilleurs gestionnaires de fonds (en fonction du ratio investissement-sortie d’investissement) ont étudié dans les 20 meilleures universités américaines (selon le classement de US News and World Report). En fréquentant ces établissements, les gestionnaires de fonds de capital-risque, anciens et actuels, ont rencontré une population d’étudiants africains internationaux. Ils proviennent en grande majorité d’un petit nombre de pays appelés “les quatre grands” : le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte. J’émet l’hypothèse que cette interconnexion asymétrique facilitée par le réseau universitaire se traduit par les différences d’investissement observées entre les pays africains. Plus précisément, les pays africains dont les étudiants sont davantage représentés dans les universités d’élite américaines reçoivent proportionnellement plus d’investissements en capital-risque. Je soutiens que cela est dû au fait que les gestionnaires de fonds ont tendance à investir dans des marchés dont les fondateurs leur sont familiers. Cette familiarité s’étend aux normes et aux pratiques commerciales. Étant donné que les liens sociaux se renforcent, les connexions précoces produisent des avantages à long terme pour ce groupe sélectionné de pays.

Tableau 2: Nombres de deals (au delà de USD 1M) pour l’année 2019 par nationalité ayant un diplôme d’une université du top 20 américain

Note : ces données ont été compilés par l’auteur sur base de données obtenu via la base de données ‘Africa the big deal’

La loi de la puissance (the “power law”)

Les effets de réseau et les boucles de rétroaction positive expliquent la concentration des investissements sur certains marchés africains. L’accumulation de liens entre les investisseurs américains et les fondateurs africains des pays les plus représentés crée un phénomène d’attachement préférentiel. L’attachement préférentiel se réfère ici à un processus par lequel chaque étudiant supplémentaire des quatre grands renforce les liens sociaux existants avec les réseaux américains. Le processus d’attachement préférentiel concentre le pouvoir entre quelques privilégiés.

Le MIT, où j’ai étudié, offre un exemple de ce processus. Le riche écosystème entrepreneurial de l’institut permet de tisser des liens entre les étudiants et les fonds de capital-risque grâce à des programmes d’accélération, des bourses et des événements de réseautage. Les étudiants participants et leurs idées deviennent plus visibles, ce qui améliore considérablement leurs chances d’obtenir un financement en exploitant activement ces opportunités. À l’instar des autres institutions d’élite, la population étudiante africaine du MIT a toujours été principalement composée d’étudiants des quatre grands pays. Par conséquent, ils saisissent une plus grande part de ces opportunités de signalisation par rapport à leurs homologues africains. En conséquence, les pourvoyeurs de capitaux se familiarisent progressivement avec ces marchés et renforcent leurs liens de capital social.

Pendant mes études au MIT, j’ai personnellement démontré le pouvoir des réseaux d’élite sur les résultats de financement. Je viens d’un pays qui ne fait pas partie des “quatre grands”, la République démocratique du Congo, mais j’ai pu créer un signal fort pour mon entreprise en tirant parti du réseau de l’école. En conséquence, j’ai obtenu un soutien financier substantiel pour mon idée. Ma propre histoire apporte un support anecdotique à mon argument selon lequel les liens avec les universités d’élite sont positifs pour le financement des start-ups. Cependant, je voulais démontrer scientifiquement dans quelle mesure les tendances africaines en matière de capital-risque s’expliquent par les réseaux des universités d’élite.

J’ai adopté une approche multi méthode pour examiner empiriquement ma théorie. J’ai mené des entretiens semi-structurés afin de déterminer le rôle que les réseaux ont pu jouer dans l’évolution des résultats d’investissement pour diverses parties prenantes, notamment les sociétés de capital-risque, les entrepreneurs africains et les étudiants africains. J’ai également interrogé des chercheurs et des créateurs d’écosystèmes pour sonder leurs convictions sur les facteurs de concentration des investissements et identifier des variables de contrôle. En outre, j’ai recueilli des données statistiques sur les étudiants africains inscrits dans les universités américaines d’élite. Pour étudier leurs résultats en matière de financement de start-ups après leurs études, j’ai utilisé une base de données unique provenant de “Africa The Big Deal”, qui répertorie tous les accords de financement déclarés de plus de 100 000 USD obtenus par des start-ups en Afrique depuis 2019. J’ai extrait les résultats complets pour les transactions financées depuis les États-Unis et créé une base de données. Après avoir exclu toutes les écoles américaines qui ne figuraient pas dans le top 20, il me restait 180 investissements à étudier. J’ai comparé ces opérations avec l’ensemble des données pour déterminer si les entrepreneurs diplômés d’écoles d’élite obtenaient de meilleurs résultats que les autres. J’ai également recueilli des données sur le flux total d’investissements de capital-risque en Afrique depuis 2017 auprès de Partech, une plateforme d’investissement de la Silicon Valley.

Lorsqu’on examine les nationalités des étudiants africains inscrits dans les 20 meilleures universités américaines, la surreprésentation du Nigeria, du Kenya, de l’Afrique du Sud et de l’Égypte est frappante. Pour mettre les choses en perspective, ils représentent 32% de la population africaine, mais 60 % des étudiants des universités américaines d’élite et 54 % des financements en capital-risque. Cela confirme mon intuition selon laquelle les fonds de capital-risque sont plus à l’aise pour investir leur argent avec des fondateurs diplômés de ces écoles d’élite.

L’institutionnalisation d’un terrain de jeu inégal

Les récits dominants sur l’Afrique dans les universités d’élite sont ceux des entrepreneurs et des start-ups des “quatre grands pays”. Le contenu culturel des conférences ayant trait à l’Afrique est presque exclusivement nigérian. Les responsables des universités américaines renforcent cet effet en concentrant les voyages d’étude et les visites dans ces pays avec des “visages familiers” qui, à leur crédit, jouent un rôle de facilitateur. Les voyages de recrutement des équipes d’admission se déroulent principalement dans les quatre grands pays. Par exemple, cet été, la Sloan School of Management se rendra au Nigeria, en Afrique du Sud, au Kenya et au Ghana (le cinquième pays le plus représenté).

En se concentrant sur les quatre grands pays,  ces réseaux  renforcent le  manque de visibilité  d’autres parties du continent, en particulier l’Afrique francophone. Les étudiants francophones qui possèdent les compétences linguistiques et les aptitudes académiques nécessaires pour réussir dans les universités américaines d’élite ne posent tout simplement pas leur candidature en raison de l’absence de réseau. J’ai interrogé plusieurs étudiants africains du MIT et d’ Harvard qui m’ont raconté des anecdotes sur leur parcours qui les menaient tout droit vers une université d’élite en France ou au Royaume-Uni, jusqu’à ce qu’un membre de leur réseau les encourage à envisager une université d’élite aux États-Unis. Ces étudiants sont des exceptions dans la mesure où ils ont reçu des informations qui ont changé le cours de leur parcours à un moment crucial, ainsi que le soutien nécessaire pour agir en conséquence, souvent sous la forme d’un mentorat de la part d’anciens étudiants d’une institution d’élite américaine. Le travail d’Eric Pignot dans le cadre de “Enko Education” en est un exemple. Ancien élève de la Sloan School of Management du MIT (MBA ’13), M. Pignot a lancé Enko Education avec pour mission d’améliorer l’accès des étudiants africains, en particulier ceux d’Afrique francophone, aux universités d’élite du monde grâce à une éducation internationale de haute qualité. Son réseau d’écoles place aujourd’hui avec succès des étudiants dans des universités d’élite du monde entier, y compris des institutions américaines de premier plan telles que Yale, l’Université de Pennsylvanie et Columbia University. La plupart des étudiants compétents qui ne bénéficient pas de tels réseaux ne reçoivent pas systématiquement les signaux importants et le soutien qui en découle.

Dans le cadre du financement d’amorçage, qui est actuellement le stade prédominant en Afrique, les sociétés de capital-risque s’appuient fortement sur les références et les réseaux sociaux. Dans les salles de réunion, de San Francisco à Cambridge, cela se traduit souvent par le suivi des personnes diplômées des meilleures universités américaines. Ces diplômés bénéficient d’une plus grande confiance et se trouvent principalement dans les pays anglophones.

Conclusion 

Le capital-risque a tendance à affluer vers les entrepreneurs issus du cercle de confiance des universités américaines d’élite. Ces fondateurs sont principalement originaires du Nigeria, du Kenya, de l’Afrique du Sud et de l’Égypte. Les liens existants renforcent la prédominance de ces pays en tant que bénéficiaires du capital-risque en Afrique. Cependant, il existe des moyens de sortir de cette situation et de créer des chances égales pour le reste du continent.

Aux États-Unis, il est important de prendre conscience du déséquilibre actuel de la représentation africaine dans les institutions universitaires américaines et de développer des stratégies concrètes pour corriger ce déséquilibre de manière subtile. Tout comme le visa de diversité qui a ouvert la porte des États-Unis aux immigrants originaires de pays sous-représentés, les universités pourraient manifester leur intention de recruter davantage d’étudiants qualifiés originaires de pays africains ne faisant pas partie des quatre grands.

Une autre stratégie pour atténuer cette situation consiste à établir des partenariats avec les universités américaines en envoyant des étudiants sur une base méritocratique, mais avec la possibilité de retourner dans leur pays d’origine une fois leurs études terminées. De plus, des programmes d’échanges autres que ceux avec les quatre grands pays devraient être mis en place afin que d’autres pays africains puissent bénéficier de l’inversion de la fuite des cerveaux. Dans la mesure du possible, la création de campus satellites des meilleures universités et instituts de recherche américains devrait également être envisagée.

Cependant, c’est aux individus, en particulier ceux des pays moins bien connectés, de changer le statu quo et de recentrer l’attention sur leur pays. C’est ce que j’ai essayé de faire lorsque j’étais étudiant a MIT. J’ai reçu la bourse Legatum, je me suis qualifié pour les accélérateurs Fuse et Delta V parrainés par le Martin Trust Center for entrepreneurship (MTC), j’ai participé à des concours de présentation (pitch), j’ai collaboré avec le D-lab et mon entreprise a fait l’objet de plusieurs articles dans MIT News. En bref, j’ai créé un signal pour la République Démocratique du Congo.

La technologie peut aussi aider. Une solution pourrait consister à créer un réseau social numérique qui mettrait en relation les innovateurs africains du monde entier et les Africains des universités d’élite américaines, afin de les mettre sur un pied d’égalité. Dans le domaine numérique, il n’est pas nécessaire d’obtenir un visa pour entrer en contact avec des futurs membres du conseil d’administration ou des partenaires potentiels, qui sont des moteurs essentiels de l’efficacité. Une telle solution pourrait éliminer les frictions, en particulier en ce qui concerne la rapidité de création de nouveaux réseaux. Les étudiants africains de MIT, quel que soit leur pays, pourraient être le fer de lance de cet effort et démontrer leur engagement en faveur du panafricanisme. 

En conclusion, cette recherche contribue à la littérature sur le capital social et les réseaux en donnant un premier aperçu des fondements structurels du capitalisme de réseau africain du vingt-et-unième siècle. Alors que les chercheurs ont traditionnellement axé leurs recherches sur l’aide étrangère, les agences de développement international et le rôle des entreprises multinationales, j’ai apporté une nouvelle vision de la littérature sur les relations entre le centre et la périphérie en me concentrant sur la nouvelle catégorie d’actifs qu’est le capital-risque.

Milain Fayulu

In 2021, 80% of all US-based venture capital (VC) investments on the African continent were concentrated in just four countries: Nigeria, Kenya, South Africa, and Egypt. However, collectively, these countries only account for 32% of the continent’s population and 50% of its gross domestic product (GDP). Why is venture capital flowing to Africa overwhelmingly concentrated in just four countries?

Few industries have epitomized the importance of networks like the venture capital industry. Despite its perceived sophistication, the VC world runs on the simple principle of social capital, which is derived from the (social) network of professionals, experts, and other venture capitalists in which the VCs are embedded. As investments overlap with social networks, they tend to favor the most connected destinations. The less integrated ones suffer from a lack of reputational inputs, resulting in a higher perception of risk. This creates a self-perpetuating mechanism, ultimately resulting in a winner-takes-all situation. VC funding outcomes in Africa provide a fascinating glimpse into this network capitalism. In a continent with few mature capital markets, prohibitive interest rates for small and medium-sized enterprises (SMEs) and heavy reliance on foreign aid, the relatively novel asset class of VC is set to disrupt the financing ecosystem.

My research finds that African access to elite American universities increases access to VC. This occurs because VC allocations are largely based on the credentialed networks formed at elite universities. On the African continent, a few first mover countries have institutionalized network advantages by a) increasing the flow of co-nationals to those schools; and b) refocusing network building and cultural content towards their own countries while on campus. My research finds that since VCs primarily make investment decisions based on familiarity (existing networks) they have strong biases in favor of well-networked African countries as investment destinations.

Moving from macro to micro

When investigating the determinants of venture capital investments across Africa, scholars have focused on the role of country level factors. In some cases, they advance factors such as accounting standards, business freedom, fiscal health and judicial effectiveness. Others point to digital infrastructure, high technology exports, internet coverage and market size. There are also those who advance the role of public markets and capitalization. Yet, a rich body of literature has argued that the role of networks is a determinant in shaping economic outcomes. However, too little focus has been placed on understanding the role of interpersonal relationships on funding outcomes in Africa. Leaning into this idea, I explore the social capital of African startup founders and how it signals abilities, norms and values.

An elite network theory of VC investments 

As the number of African graduates from elite universities has increased over the years, so too have their interactions with American students. It is important to consider how the interactions between both groups shape investment patterns. I contend that network effects tend to create monopolistic outcomes. The US elite institution apparatus has a long tradition of selecting members of the top one percent of Americans to attend, thereby perpetuating inequalities.  Less known is how this American elite education concentration impacts wealth creation and distribution in other countries. To shed some light, consider the fact that most top fund managers (as measured by investment to exit ratio) studied in the top 20 US universities (as per US News and World Report). While attending these institutions, VC managers both past and present, met a population of African international students. They tend to come overwhelmingly from a handful of countries referred to as “the big four”: Nigeria, Kenya, South Africa, and Egypt. I hypothesize that this asymmetrical matching facilitated by the university network translates into the investment differentials observed across African countries. Specifically, African countries with higher student representation at US elite universities will receive commensurately more VC investments. I argue that this is because social ties developed at the university level carry through investment theses. In other words, fund managers tend to invest in markets with familiar founders. This familiarity extends to business standards and practices. Since social ties are reinforcing, early connections yield long-term advantages for this select group of countries.

The power law 

Network effects and positive feedback loops explain the concentration of investments in specific African markets. The buildup of ties between American investors and African founders from the most highly represented countries create a phenomenon of preferential attachment.  Here preferential attachment refers to a process whereby each additional student from the big four strengthens existing social ties with American networks. The preferential attachment process concentrates power among a select few.

MIT offers one example of this process. The institute’s rich entrepreneurship ecosystem facilitates connection between students and VCs. It does so through accelerator programs, fellowships and networking events. Participating students and their ideas become more visible and therefore can significantly improve their odds of receiving financing by actively tapping into those opportunities. Similar to its peer elite institutions, MIT’s African student population has historically been composed largely of students from the big four. Hence, they tend to capture a larger share of those signaling opportunities relative to their African counterparts. As a result, capital purveyors develop familiarity with those markets over time and deepen their social capital ties within it.

During my time at MIT, I personally demonstrated the power of elite networks in funding outcomes. I come from a non-big four country, the Democratic Republic of Congo, but I was able to create strong signaling for my venture by leveraging the school’s network. As a result, I obtained substantial funding support for my idea. My own story provides anecdotal support for my argument that ties to elite universities are positive for startup funding outcomes. However, I wanted to examine the evidence to determine how much of African venture capital trends are explained by elite university networks.

I adopted a multimethod approach to empirically examine my theory. I conducted semi-structured interviews to determine the role networks may have played in shaping investment outcomes for various stakeholders, including VCs, African entrepreneurs, and African students. I also interviewed researchers and ecosystem builders to probe their beliefs about the drivers of investment concentration and to identify control variables. Additionally, I collected statistical evidence about African enrollees at elite US universities. To study their post-education startup funding outcomes, I collected a unique dataset from “Africa The Big Deal,” a database updated on a monthly basis that lists all reported funding deals that have exceeded USD 100,000 secured by startups in Africa since 2019. I extracted the complete results for US-funded deals and created a dataset. After excluding all non-top 20 American schools, I was left with 180 deals to investigate. I compared those deals with the broader dataset to determine whether founders who had graduated from elite schools fared better than the rest. I also collected data on total venture deal flow in Africa since 2017 from Partech, a Silicon Valley investment platform.

When examining the nationalities of African students attending the top 20 US universities, Nigeria, Kenya, South African and Egypt overrepresentation stands out. To put things in perspective, they represent 32% of the African population but 60% of elite American university students and 54% of VC funding. This corresponds to my intuition that venture funds are more comfortable investing their money with founders graduating from such elite schools.

The institutionalization of an uneven playing field

The dominant narratives about Africa at the elite university level are those of entrepreneurs and startups in the big four. The cultural content at Africa Business Conferences is almost exclusively Nigerian. People in leadership positions at American universities are compounding this effect by focusing academic trips and tours to these countries with “familiar faces” who, to their credit, act as bridge builders. Recruiting trips from admission teams go primarily to the big four countries. For instance, this summer the Sloan School of Management will visit Nigeria, South Africa, Kenya and Ghana (the 5th most represented country).

These networks contribute to a lack of signaling in other parts of the continent, particularly in Francophone Africa. Francophone students with the language skills and academic aptitude to succeed in elite American universities simply do not apply because of an absence of signaling in their network. I interviewed several African students at both MIT and Harvard who all had anecdotes about how their path was leading to an elite university in France or the United Kingdom until someone in their network encouraged them to think about an elite US university track. Such students are exceptions in that they obtained path-changing information at a crucial juncture in addition to the necessary support to act on it, often in the form of mentoring from alumni from an elite US institution. The work of Eric Pignot’s Enko education is testimony to this. An MIT Sloan alumnus (MBA ’13), Pignot started Enko education with a mission to increase access to the world’s leading elite universities for African students, particularly in francophone Africa, through high quality international education. His school network is now successfully placing students at elite universities worlwide including prominent US institutions such as Yale, the University of Pennsylvania and Columbia. Most capable students who lack such networks do not consistently receive important signals and the related support.

In early-stage financing, which is the predominant stage currently in Africa, VCs heavily rely on credentials and social networks. In boardrooms from San Francisco to Cambridge, this often translates into following people with degrees from the best US universities. These graduates command greater trust and are found predominantly in English-speaking countries.

Conclusion

Capital tends to flow to founders who happen to come from the trusted circle of elite US universities. Such founders are predominantly nationals of Nigeria, Kenya, South Africa, and Egypt. Existing ties reinforce the dominance of these countries as recipients of venture capital in Africa. However, there are ways to breakout of this status quo and level the playing field for the rest of the continent.

In the US, there needs to be more awareness about the current imbalance in African representation at US academic institutions and actionable strategies to correct this imbalance in a way that is not heavy-handed. Similar to the diversity visa that opened the door to the United States to immigrants from marginally represented countries, universities could signal intent to recruit more qualified students from African countries outside of the identified big four.

Another strategy to mitigate this situation is to devise strategies to create pipelines with US universities, sending students on a meritocratic basis but with a contingency to return home once they complete their education. In addition, exchange programs beyond the big four should be developed so that other African countries can benefit from reverse brain drain. Whenever possible, the creation of satellite campuses of top American universities and research institutes should be considered.

Ultimately, it is up to individuals, particularly from non-networked countries to change the status quo and refocus attention towards their countries. As a student at MIT, I tried to do just that. I was awarded the Legatum Fellowship, I qualified for the Fuse and Delta V accelerators sponsored by the Martin Trust Center for entrepreneurship, I attended pitch competitions, collaborated with the D-lab and my venture was featured several times in MIT News.

Technology can help too. One solution might be to create a digital social network that connects African innovators across the world to Africans at elite US universities to help level the playing field. In the digital realm, one is not subject to obtaining a visa to connect with potential board members or partners, which are critical drivers of efficiency. Such a solution could remove friction, particularly as it relates to the speed of making meaningful connections and establishing new networks. African students from across the institute, irrespective of their country, could spearhead the effort and demonstrate a commitment to Pan Africanism.

In conclusion, this research contributes to the literature on social capital and networks by providing an early look into the structural foundations of Africa’s twenty first century network capitalism. Whereas scholars have traditionally focused their research on foreign aid, international development agencies, and the role of multinational enterprises, I have brought to the forefront a new scholarly view on the literature on core-periphery relationships by focusing on the novel asset class of VC.

Milain Fayulu

This article was originally published in the spring/summer 2023 edition of Précis Magazine, a publication from MIT’s Center for International Studies.

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