La Face Sombre de la Transition Énergétique : Cobalt et Impact Ecologique

The Dark Side of the Energetic Transition: Cobalt mining and its environmental impacts

par Zélie Pelletier Hochart 25 Fév 2022

Dans le cadre de mes recherches à l’université d’Oxford, j’ai collaboré avec Quincy Childs, Deniz Demirag, Khizar Khalil et Elijah Tangenberg pour étudier le côté sombre de la révolution verte à travers l’étude de cas de la pollution du Lac Nzilo au Lualaba. Nous avons utilisé des méthodes de télédétection et produit un rapport pour la compétition étudiante “Map The System” de l’université d’Oxford. J’ai par la suite écrit mon mémoire de fin d’études sur les conséquences sociales, humaines et environnementales de l’exploitation du cobalt à Kolwezi. Cet article se base sur ces deux contributions. 

La République Démocratique du Congo détient 64 % des réserves mondiales de cobalt et, à l’image de la pression exercée sur l’exploitation de ce minerai, la demande de cobalt va fortement augmenter dans les années à venir. Le cobalt est le composant essentiel des batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques et les smartphones. L’essor de l’industrie est encouragé par les objectifs de Neutralité Carbone que se fixent pays et entreprises afin de répondre à la crise climatique. Il semblerait que la transition énergétique vers les énergies renouvelables ne peut être rendue possible que par l’utilisation de métaux rares tels que le cobalt; il apparaît alors légitime de se demander à quel prix. 

Bien que très peu mentionné dans la presse et la littérature scientifique, le processus d’extraction du cobalt est extrêmement nocif pour l’environnement, la santé des travailleurs concernés ainsi que les communautés vivant aux alentours des mines. 

Une partie intégrante de l’Histoire 

L’histoire de la ceinture de cuivre congolaise de Miles Larmer (2021)1Living for the City Social Change and Knowledge Production in the Central African Copperbelt Miles Larmer book forthcoming 2021 montre que l’exploitation du cuivre et du cobalt est une pratique ancrée dans la vie quotidienne de Kolwezi. L’exploitation minière industrielle a commencé dans les années 1910, elle s’est poursuivie après l’indépendance, principalement par la société d’État Gécamines, puis a conduit à une forte croissance économique dans les années 1960 et a permis de financer l’État de Mobutu. De grandes entreprises étrangères se sont implantées dans la région au début des années 2000 après les guerres. Elles ont été encouragées par la mise en place des programmes d’ajustements structurels du FMI et de la Banque mondiale qui ont permis l’adoption du Code minier de 2002 et la libéralisation du marché. L’histoire de l’industrie minière est intrinsèquement liée à celle du pays, toutes deux marquées par d’importants éléments violents : le Congo Belge de Léopold II, la colonisation belge, l’indépendance chaotique, la longue dictature de Mobutu, la démocratisation inachevée des années 1990, les guerres régionales successives, le pillage des ressources naturelles par les pays voisins et la transition néfaste des régimes au début des années 2000. La plupart de ces conflits étaient non seulement motivés par l’extraction minière – les différentes parties cherchant à contrôler les régions minières du Kivu et du Katanga mais aussi financés par elle. L’exploitation minière a toujours joué un rôle crucial dans le financement de l’État et de l’économie de guerre de ces dernières décennies. Kolwezi est aujourd’hui devenue une ville minière précaire dans laquelle l’exploitation continue à s’étendre sans planification urbaine.

Un  scandale géologique et écologique : pollution hydrologique et environnementale 

On distingue l’exploitation minière artisanale à petite échelle (ASM) de l’exploitation industrielle à grande échelle (LSM) qui contribue à la pollution environnementale de façon significative. Tout au long du processus, les entreprises dépendent fortement d’intrants tels que l’eau pompée, le diesel, et l’électricité. En sortie, elles émettent du CO2 et du dioxyde d’azote dans l’air et dans l’eau.  Grâce à la télédétection, il a été possible d’explorer les sources écologiques et hydrologiques de cette région, notamment le Lac Nzilo (ou Delcommune), afin de s’intéresser aux impacts environnementaux de l’exploitation industrielle. Nzilo est un lac artificiel créé par le barrage Delcommune sur le cours du fleuve Congo (ou Lualaba). Malgré la présence de métaux lourds et de particules radioactives, le lac est apprécié pour la baignade et les sports nautiques. 

Figure 1. Carte de la zone d’étude montrant la ville de Kolwezi (à gauche) et le lac Nzilo (à droite) (produite dans Google Earth Engine et QGIS).

La télédétection a permis de quantifier les mines physiques et de surveiller les dimensions spatio-temporelles du changement d’utilisation des terres. La cartographie de l’étendue des mines démontre que la zone minière active a presque doublé depuis 19842Prasad, M.S., 1989. Production of copper and cobalt at Gecamines, Zaire. Minerals engineering, 2(4), pp.521-541.

Figure 2. L’exploitation minière active détectée à l’aide des images Landsat de Google Earth Engine montre l’augmentation annuelle de 1984 à 2020 en kilomètres carrés.

Les liens entre l’activité minière et la pollution du lac Nzilo sont indéniables (cf. carte). Un rapport de 2013 de l’Organisation de la société civile UMOJA, indique que la pollution est principalement due aux  rejets des installations de résidus. Un résumé de cette dynamique est ici mis en valeur visuellement par un graphique et une carte montrant comment l’eau est pompée et rejetée par les entreprises minières (figures 3, 4, 5). Une seule mine de cobalt génère des résidus déversés dans des bassins. L’eau acide des bassins est ensuite déversée en aval, à proximité des villes, contaminant alors les réserves d’eau utilisées pour l’agriculture, la consommation des ménages, la pêche et autres activités humaines. Les données de télédétection révèlent que les bassins de résidus et leurs rejets ont augmenté depuis le début du 21e siècle. Les bassins que l’on voit sur ces images semblent avoir été construits sur un cours d’eau de captage naturel qui se déverse généralement dans le lac, créant ainsi une zone d’infiltration possible pour les contaminants. 

Figure 3: Le développement précoce des bassins de décantation (cercles rouges), la ville de Kolwezi (à gauche) et le lac Nzilo (à droite).
Figure 4: Le développement des bassins de résidus (cercles rouges), la ville de Kolwezi (à gauche) et le lac Nzilo (à droite).
Figure 5: Développement précoce des bassins de décantation (cercles rouges), de la ville de Kolwezi (à gauche) et du lac Nzilo (à droite).

En outre, la turbidité saisonnière est un autre indicateur des apports de pollution dans le lac. La turbidité est une mesure de la qualité de l’eau qui permet d’évaluer la quantité de solides en suspension dans un plan d’eau3Hamilton AK, Laval BE, Petticrew EL, Albers SJ, Allchin M, Baldwin SA, Carmack EC, Déry SJ, French TD, Granger B, Graves KE. Seasonal turbidity linked to physical dynamics in a deep lake following the catastrophic 2014 Mount Polley mine tailings spill. Water Resources Research. 2020 Aug;56(8):e2019WR025790.. Une turbidité élevée peut avoir des effets négatifs sur le biote lacustre, en bloquant la lumière essentielle à la photosynthèse et en modifiant la disponibilité des nutriments4López-Tarazón JA, Batalla RJ, Vericat D, Francke T. Suspended sediment transport in a highly erodible catchment: the River Isábena (Southern Pyrenees). Geomorphology. 2009 Aug 15;109(3-4):210-21.. Notre analyse a révélé que la turbidité du lac Nzilo suit un schéma saisonnier qui correspond aux schémas moyens des précipitations puisque les précipitations influencent la turbidité des masses d’eau. Nos résultats ont montré une faible corrélation entre le niveau de précipitation et turbidité de l’eau du lac Nzilo. Cela peut être dû au fait que les précipitations perturbent de moins en moins de matériaux au cours de la saison des pluies, ou au fait que le drainage des mines ne suit pas un schéma saisonnier (par exemple,drainer des déchets dans le lac à partir des bassins de décantation ou pomper de l’eau pour nettoyer la zone minière, quelle que soit la saison). 

Figure 6: Corrélation entre les précipitations en millimètres d’août 2015 à février 2021 et deux indicateurs qualitatifs de turbidité, l’indice de turbidité normalisé (NDTI) et la réflectance totale moyenne (MTR).

Ainsi, l’exploitation minière industrielle est non seulement une cause de pollution de l’eau mais aussi de l’environnement car elle affecte directement les écosystèmes en permettant l’accumulation de particules fines dans les graines et en contaminant les sols, les roches, les animaux et l’air (Manda et al., 2010)5Manda, B.K. et al. (2010) ‘Evaluation de la contamination de la chaîne trophique par les éléments traces (Cu, Co, Zn, Pb, Cd, U, V et As) dans le bassin de la Lufira supérieure (Katanga/RD Congo)’, Tropicultura, 28(4), pp. 246-252.. Cette situation est aggravée par le fait que les particules de cobalt ne peuvent pas être détruites de l’environnement (Farjana, Huda et Mahmud, 2019). L’exploitation minière entraîne également une déforestation massive qui favorise l’érosion, les glissements de terrain, les affaissements de sol ainsi que la dégradation des sols. 

Un grave danger pour la santé des Congolais

Cette situation d’écocide ou de scandale écologique présente des risques sanitaires graves pour les populations avoisinantes. En effet, les communautés étudiées par Lubaba et al. (2012)6Lubala, T.K. et al. (2012) ‘Congenital malformations in Lubumbashi (Democratic Republic of Congo): about 72 cases observed and advocacy for the development of a National Registry of Congenital Malformations and a National Reference Center for Human Genetics’, The Pan African medical journal. 2012/12/19 edn, 13, pp. 84–84. souffrent d’hémolyse, d’hépatomégalie, de cirrhose, d’avortements, d’éclampsie, de malformations congénitales et d’anomalies congénitales à cause de l’arsenic présent dans l’eau, le sol et les légumes. Les maladies cutanées d’origine hydrique résultant des rejets liquides, les fausses couches et les malformations des enfants à la naissance sont également très fréquentes (Banza et al., 2009)7Banza, C.L.N. et al. (2009) ‘High human exposure to cobalt and other metals in Katanga, a mining area of the Democratic Republic of Congo’, Environmental Research, 109(6), pp. 745–752. doi:10.1016/j.envres.2009.04.012. 246-252.   Le village de Kapeso, aux alentours de Kolwezi, est situé à côté de la rivière Kando où sont déversés les effluents liquides des installations de la compagnie minière Mutanda. Or la rivière est toujours utilisée pour la pêche et les usages domestiques. De plus, les particules émises lors de l’exploitation minière peuvent provoquer des cancers, des problèmes de vision, des nausées, des problèmes cardiaques et des dommages à la Thyroïde, mais aussi des pneumonies et de l’asthme (Nkulu et al., 2018)8Nkulu, C. et al. (2018) ‘Sustainability of artisanal mining of cobalt in DR Congo’, Nature Sustainability, 1. doi: 10.1038/s41893-018-0139-4.

Des impacts socio-économiques indéniables

Par ailleurs, les conséquences sociales, économiques et humaines sont nombreuses. L’appauvrissement, qui pousse les ménages à se lancer dans l’exploitation minière, est exacerbé par cette même industrie qui ne parvient pas à créer de la richesse au niveau local. La manière dont le secteur minier, tant artisanal qu’industriel, s’est développé au cours de l’histoire n’a pas créé d’externalités positives économiques et sociales pour les populations locales. Peu de services sociaux ont été fournis ces dernières décennies. Cette vulnérabilité est aggravée par l’insécurité physique que peuvent présenter l’ASM et le LSM. En effet, l’ASM est associé au travail pénible et dangereux des mineurs artisanaux et à l’extrême précarité de leurs conditions de vie. Il comprend des risques d’accidents, d’effondrements et d’asphyxie dans les galeries minières; l’absence d’équipements de protection individuelle; l’utilisation d’explosifs et de produits toxiques; la descente sans système de sécurité dans des puits très profonds; le soulèvement de lourdes charges hors des puits et leur transport. En juillet 2021, la mine de Mutoshi à Kolwezi s’est effondrée et deux mineurs sont morts. Beaucoup de ces accidents ne sont pas signalés car les mineurs opèrent sans permis. L’éloignement des structures de santé empêche un accès rapide aux soins médicaux en cas d’accident nécessitant une hospitalisation. Par ailleurs, les entreprises LSM n’investissent pas dans les services sociaux pour leurs employés et les communautés voisines de leurs sites miniers. Ces entreprises créent très peu de richesses car elles n’emploient quasiment pas de Congolais. Selon une étude de Sánchez De La Sierra et al (2017)9Sánchez De La Sierra, R., Krause, B. and Faber, B., 2017. Artisanal mining, livelihoods, and child labor in the cobalt supply chain of the Democratic Republic of Congo.. Center for Effective Global Action Policy Report., 90% des mineurs qui vivent dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba travaillent dans l’exploitation minière artisanale, dont 74% sur des sites miniers artisanaux et le reste sur les espaces ouverts des sites miniers industriels, mais seulement 10% des mineurs ont été employés par une entreprise industrielle. La distribution des ressources est ainsi inégale. Les mineurs artisanaux n’ont pas d’autres choix que de vendre leur minerai à des sociétés minières industrielles qui l’exportent ensuite sous un label industriel.

Qui plus est, la dépossession des terres et les expulsions forcées représentent une forme brutale de violence d’entreprise pratiquées dans les industries extractivistes. La plupart des sites miniers vendus aux sociétés industrielles par la signature de concessions avec l’État sont des terres sur lesquelles vivent les communautés. Certaines entreprises sont désormais implantées au milieu des villages (Katz-Lavigne, 2019).   L’exemple du quartier de Kasulo dans le Haut-Lomami, dont le sol est très riche en cobalt, est frappant. Certains habitants ont commencé à exploiter des mines dans leur cour après qu’un voisin ait découvert de riches gisements en creusant une fosse septique. Après en avoir été informés, des habitants ont creusé dans leur cour, parfois avec l’aide de coopératives artisanales. Lorsque l’État a été informé, une mission d’experts est venue et le sol, très riche en cobalt, a été concédé à une LSM : Congo Dongfang International Mining (CDM). Cette expropriation a été faite sans consultation préalable. Ironie du sort : CDM a engagé des mineurs artisanaux et d’anciens résidents pour creuser le sol de Kasulo,  dont ils avaient été expulsés, par cette même entreprise. Et ils ont l’obligation légale de vendre tout le minerai qu’ils ont extrait à CDM. 

La domination du marché par les entreprises multinationales étrangères a été motivée par la mise en place de politiques néolibérales qui a eu lieu au cours des dernières décennies, encouragées par des institutions internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale. Le contrôle des ressources et le système extractiviste qui en ont découlé profitent aux entreprises étrangères, comme Glencore, qui n’ont aucun intérêt à rendre le secteur minier du cobalt plus durable et ‘vert’ au niveau local ou même national. Il est plus facile pour elles d’opérer dans le milieu peu réglementé et corrompu qu’elles ont contribué à instaurer. L’économie de la RDC est devenue inextricablement dépendante et tributaire du marché du secteur minier. Cette domination étrangère sur les ressources s’est traduite par la création de richesses à l’extérieur du pays en suivant le modèle d’extractivisme colonial et impérialiste appelé “from pitt to port”, lorsque les ressources étaient extraites dans les colonies et expédiées directement vers la métropole, sans avoir été transformées.

Une transition injuste et non durable

En conclusion, la plupart des Congolais ne bénéficient pas des innovations technologiques créées par l’exploitation du cobalt. Ils supportent les coûts de la transition énergétique sans y avoir accès. Les aspirations de la transition énergétique à être propre, juste et verte sont remises en question par les dommages qu’elle cause en RDC et contrastent avec la triste réalité des sites d’extraction tels que Kolwezi. Plus de décarbonisation conduit à plus de pauvreté, de dépossession et de violence. Cependant, l’exploitation du cobalt à Kolwezi n’a pas à être dangereuse et nuisible. Elle se déroule de cette manière en raison des structures extractivistes et néocoloniales qui persistent à un niveau systémique. Dans les “pays du Nord”, il existe des projets d’exploitation minière automatisés et durables du lithium et ces pratiques devraient être mises en avant en RDC. Il faudrait amorcer de nouvelles réflexions pour accompagner un changement systémique et imaginer une transition énergétique cohérente avec les objectifs de justice sociale et environnementale – une transition énergétique qui mettrait fin à la dépossession, la pauvreté et la violence qui caractérise l’exploitation minière en RDC aujourd’hui. Qu’attendons-nous ?

Zélie Pelletier Hochart

As part of my research at Oxford University, I collaborated with Quincy Childs, Deniz Demirag, Khizar Khalil and Elijah Tangenberg to investigate the dark side of the green revolution through the case study of pollution in Lake Nzilo. We used remote sensing methods and produced a report for the Map The System student competition. I then wrote my Masters dissertation on the social, human and environmental impacts of cobalt mining in Kolwezi. This article is based on these two important contributions. 

The DRC holds 64% of the world’s cobalt reserves, and the demand for cobalt will increase sharply in the coming years, as will the pressure to mine this mineral. The largest single use of cobalt is for lithium-ion batteries, which are used in electric vehicles, smartphones, tablets, laptops, wind turbines and solar panels. The industry’s growth has been driven by the Net Zero targets that countries and companies are setting to address the climate crisis. It seems that the energetic transition is only made possible by the use of rare metals such as cobalt, which raises questions such as the extent to which this transition is sustainable at the sites of extraction, who bears the costs and who benefits from this transition. Although little mentioned in the press and scientific literature, the process of extracting cobalt is extremely harmful for the environment, the health, the workers involved as well as the local communities who live around the mines. 

An integral part of history 

The history of the Congolese Copperbelt by Miles Larmer (2021)10Living for the City Social Change and Knowledge Production in the Central African Copperbelt Miles Larmer book forthcoming 2021 shows that copper and cobalt mining has become an embedded practice in everyday life in Kolwezi. Industrial mining began in 1910’s, continued after Independence, mostly through the state-owned company Gécamines,  led to an economic boom in the 1960’s and funded Mobutu’s state. Large foreign companies were implemented in the region after the wars and the IMF and World Bank’s structural adjustments programs which set up the 2002 Mining Code and market liberalisation. The history of the mining industry is intrinsically linked to that of the country, both marked by important violent elements: the Belgian Congo of Leopold II, Belgian colonisation, chaotic independence, the long dictatorship of Mobutu, the unfinished democratisation of the 1990s, successive regional wars, the plundering of natural resources by neighbouring countries and the harmful transition of regimes in the early 2000s. Most of these conflicts were not only driven by mineral extraction – as different parties sought to control the mining regions of Kivu and Katanga – but also funded by it. Mining has always played a crucial role in financing the state and the war economy of the last decades. Long before that, mining was the main source of funding of the colonial state. Kolwezi has now become a precarious mining town in which continued exploitation is expanding without urban planning.

A geological and ecological scandal: hydrological and environmental pollution 

There is a distinction between artisanal small-scale mining (ASM) and large-scale industrial mining (LSM), which contributes significantly to environmental pollution. Throughout the process, companies rely heavily on inputs such as pumped water, diesel, and electricity. As a result, they emit CO2 and nitrogen dioxide into the air and water.  Using remote sensing, it has been possible to explore the ecological and hydrological sources in this region, including Lake Nzilo (or Delcommune), to investigate the environmental impacts of industrial exploitation. Nzilo is an artificial lake created by damming a section of the Congo (or Lualaba) River. Despite the presence of heavy metals and radioactive particles, the lake is popular for swimming and water sports. 

Figure 1. Map of the study area showing the city of Kolwezi (left) and Lake Nzilo (right) (produced in Google Earth Engine and QGIS).

Remote sensing has enabled the quantification of physical mines and the monitoring of the spatial and temporal dimensions of land use change. Our mapping of mining extent demonstrates that the active mining area has nearly doubled since 1984. 

Figure 2. Active mining detected using landsat images from Google Earth Engine showing the yearly increase 1984-2020 in square miles.

The links between mining activity and the pollution of Lake Nzilo are undeniable (see our map). According to a 2013 report by the Civil Society Organization UMOJA, the pollution of water bodies is linked to hydro-metallurgical mine complexes, such as the discharges of tailing facilities. A  summary of these dynamics here is visually enhanced by a graph and map demonstrating how water is pumped and discharged by mining companies (Figures 3, 4, 5). A single cobalt mine generates tailings which are discharged into ponds. The acidic water from the ponds is then discharged downstream near towns, contaminating water supplies used for agriculture, drinking, fishing, and other human activities. Remote sensing data show that tailings ponds and their discharges have increased since the beginning of the 21st century. The ponds shown in these images appear to have been built over a natural catchment stream that typically drains into the lake, creating a potential seepage area for contaminants. 

Figure 3: The early development of tailing ponds (red circles), the city of Kolwezi (left) and Lake Nzilo (right).
Figure 4: The development of tailing ponds (red circles), the city of Kolwezi (left) and Lake Nzilo (right).
Figure 5: Early development of tailing ponds (red circles), the city of Kolwezi (left) and Lake Nzilo (right).

In addition, another indicator of pollution inflows into the lake is seasonal turbidity. Turbidity is a measure of water quality that assesses the amount of suspended solids in a water body11Hamilton AK, Laval BE, Petticrew EL, Albers SJ, Allchin M, Baldwin SA, Carmack EC, Déry SJ, French TD, Granger B, Graves KE. Seasonal turbidity linked to physical dynamics in a deep lake following the catastrophic 2014 Mount Polley mine tailings spill. Water Resources Research. 2020 Aug;56(8):e2019WR025790.. High turbidity can have negative effects on lake biota, by blocking light essential for photosynthesis and altering nutrient availability12López-Tarazón JA, Batalla RJ, Vericat D, Francke T. Suspended sediment transport in a highly erodible catchment: the River Isábena (Southern Pyrenees). Geomorphology. 2009 Aug 15;109(3-4):210-21.. Our analysis revealed that turbidity in Lake Nzilo follows a seasonal pattern that corresponds to average rainfall patterns since rainfall influences the turbidity of water bodies. Our results showed a weak correlation between rainfall level and water turbidity in Lake Nzilo. ​​This could be because progressively less material is available to be disturbed by precipitation over the course of the rainy season, or because the mines’ drainage does not follow a seasonal pattern (e.g. draining waste material into the lake from tailing ponds or pumping water to clear the mining area, irrespective of season).

Figure 6: Correlation between precipitation in millimeters August 2015 to February 2021 across two qualitative indicators of turbidity, Normalised Turbidity Index (NDTI) and Mean Total Reflectance (MTR).

Thus, industrial mining is not only a cause of water pollution but also of environmental pollution as it directly affects ecosystems by allowing fine particles to accumulate in seeds and contaminating soil, rocks, animals and air (Manda et al., 2010)13Manda, B.K. et al. (2010) ‘Evaluation de la contamination de la chaîne trophique par les éléments traces (Cu, Co, Zn, Pb, Cd, U, V et As) dans le bassin de la Lufira supérieure (Katanga/RD Congo)’, Tropicultura, 28(4), pp. 246-252.. This is aggravated by the fact that cobalt particles cannot be destroyed from the environment (Farjana, Huda and Mahmud, 2019). Mining also leads to massive deforestation which leads to erosion, landslides, soil subsidence and soil degradation. 

Negative health impacts 

This ecological scandal presents serious health risks for the neighbouring populations. Indeed, the communities studied by Lubaba et al (2012)14Lubala, T.K. et al. (2012) ‘Congenital malformations in Lubumbashi (Democratic Republic of Congo): about 72 cases observed and advocacy for the development of a National Registry of Congenital Malformations and a National Reference Center for Human Genetics’, The Pan African medical journal. 2012/12/19 edn, 13, pp. 84–84. suffer from haemolysis, hepatomegaly, cirrhosis, abortions, eclampsia, congenital malformations and birth defects due to arsenic in water, soil and vegetables. Waterborne skin diseases resulting from liquid discharges, miscarriages and birth defects in children are very common (Banza et al., 2009)15Banza, C.L.N. et al. (2009) ‘High human exposure to cobalt and other metals in Katanga, a mining area of the Democratic Republic of Congo’, Environmental Research, 109(6), pp. 745–752. doi:10.1016/j.envres.2009.04.012. 246-. The village of Kapeso, on the outskirts of Kolwezi, is located next to the Kando River, where liquid effluents from the Mutanda mining company’s facilities are discharged. The river is still used for fishing and domestic purposes. In addition, particles emitted during mining can cause cancer, vision problems, nausea, heart problems and thyroid damage, but also pneumonia and asthma (Nkulu et al., 2018)16Nkulu, C. et al. (2018) ‘Sustainability of artisanal mining of cobalt in DR Congo’, Nature Sustainability, 1. doi: 10.1038/s41893-018-0139-4.

Disastrous social, economic and human impacts

In addition, there are many social, economic and human consequences. The impoverishment that drives households into mining is exacerbated by the industry’s failure to create wealth and livelihoods at the local level. The way in which the mining sector, both artisanal and industrial, has developed throughout history has not allowed local people, whether involved in the sector or not, to reap the social and economic benefits. Few social services have been provided in recent decades. This vulnerability is made worse by the physical unsafety that both ASM and LSM can present. Indeed, ASM is associated with the arduous and dangerous work of artisanal miners and their extremely precarious living conditions. It includes risks of accidents, collapses and asphyxiation in mine galleries; lack of personal protective equipment; use of explosives and toxic products; descending without safety systems in very deep shafts; lifting heavy loads out of shafts and transporting them. In July 2021, the Mutoshi mine in Kolwezi collapsed and two miners died. Many of these accidents go unreported because miners operate without permits. The long distance from health facilities prevents rapid access to medical care in case of accidents requiring hospitalisation. Furthermore, LSM companies do not invest in social services for their employees and the communities surrounding their mining sites. These companies create very little wealth because they employ almost no Congolese. According to a 2017 study by Sánchez De La Sierra et al17Sánchez De La Sierra, R., Krause, B. and Faber, B., 2017. Artisanal mining, livelihoods, and child labor in the cobalt supply chain of the Democratic Republic of Congo.. Center for Effective Global Action Policy Report., 90% of miners living in the Haut-Katanga and Lualaba provinces work in artisanal mining, 74% of which operate on artisanal mining sites and the rest on industrial mining sites’ open spaces, but only 10% of miners have been employed by an industrial company. Artisanal miners also often have no choice but to sell their ore to industrial companies who then export it under an industrial label. 

Moreover, land dispossession and forced evictions are a brutal form of corporate violence present in the practices of extractivist industries. Most of the mining sites sold to industrial companies by signing concessions with the state are lands on which communities live. Some companies are now located in the middle of villages (Katz-Lavigne, 2019). The example of the Kasulo neighbourhood, where the soil is very rich in cobalt, is striking. Some residents started mining in their backyards after a neighbour discovered rich deposits while digging a septic tank. After being informed, many residents dug in their backyards, sometimes with the help of artisanal cooperatives. When the state was informed, a mission of experts came and the soil, which was very rich in cobalt, was granted to a large industrial mining company: Congo Dongfang International Mining (CDM). This expropriation was done without prior consultation. It is cruelly ironic that in Kasulo, CDM hired ASM miners and former residents to dig in the neighbourhood they had been evicted from by this company and that they are legally obliged to sell all the extracted ore to CDM. 

Market domination by foreign transnational companies has been driven by the implementation of neoliberal policies over the last decades, encouraged by international institutions such as the IMF and the World Bank. The resulting control of resources and extractivist system benefits foreign corporations, such as Glencore, who have no interest in making the cobalt mining sector more sustainable and ‘green’ locally. It is easier for them to operate in the unregulated and corrupt environment they have helped to create. The DRC’s economy has become inextricably dependent on this market. This foreign domination of resources has resulted in wealth creation outside the country following the colonial and imperialist extractivist model known as “from pitt to port”, when resources were extracted in the colonies and directly shipped to the metropole, unprocessed.

An unjust and unsustainable transition

To  conclude, most Congolese do not benefit from the technological innovations created by cobalt mining. They bear the costs of the energy transition without having access to it. The aspirations of the energy transition to be clean, just and green are challenged by the harm it is causing in the DRC. These aspirations contrast with the grim reality of extraction sites such as Kolwezi. More decarbonisation leads to more poverty, dispossession and violence. However, cobalt mining in Kolwezi does not have to be unsustainable and harmful. It is happening in this way because of the extractivist and neo-colonial structures that persist at a systemic level. It is unfolding in that way because of global imperialist structures and persisting colonial extractivist projects. In the Global North there exist project of sustainable automated lithium mining. It would then be a matter of initiating new reflections to accompany a systemic change and bring about a new energy transition consistent with its goals of social and environmental justice. If this can mean less vulnerability, dispossession and violence, what are we waiting for?

Zélie Pelletier Hochart

 

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